l'orage

Publié le 4 Juin 2017

Depuis le matin, il y avait une drôle d'électricité dans l'air, un ciel improbable, un mal de crâne persistant, l'envie de rien. C'est cela donc, le temps était à l'orage.

Les quatre sites météos consultés, pourquoi pas un cinquième ? confirmaient qu'il y avait de l'orage dans l'air et que précisément, il allait se déchaîner, l'après-midi juste pendant ma plage d'activités périscolaires.

Pas rassurée, des chaussures capables de m'isoler un peu de la pluie éventuelle, un long Kway léger que je réserve aux vacances bretonnes (cliché ? Pas que !) et un parapluie dans mon sac par prudence je me dirigeais vers l'atelier d'écriture.

En arrivant, quelques minutes plus tard que d'habitude, mais à l'heure :

un très beau prétexte, la séparation de la capsule qui nous ramènerait Thomas Pesquet sur terre me fascinait et je n'arrivais pas à quitter les images en direct à la télé. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis 1957 et Spoutnik et la petite Laïka, qui ne reviendra pas, je suis fascinée par cette aventure spatiale, mon goût particulier pour ce ciel unique et pourtant si prometteur et poétique ?-

je remarquais une effervescence peu habituelle dans les cours de récréation, une agitation, comme les insectes affolés qui se cognent contre les vitres. L'atmosphère était lourde, le niveau sonore encore plus élevé que d'habitude, ce n'est pas peu dire. Par contre, il n'y avait pas de briques bleues, sur les fronts, les bras, les jambes des petits.

Le ciel était très bas, et mes hocheuses, notre hocheur était absent ce vendredi, se précipitèrent sur moi, comme à leur habitude, ce qui me fait toujours ce petit frisson si revigorant, rassurées que je sois enfin arrivée pour me raconter leurs petits secrets, bonheurs, chagrins de la semaine, le tout dans une grande confusion, car tout le monde parle en même temps, mais bon la confiance mérite bien ces petits désagréments.

Sans attendre vraiment la cloche et surtout pour m'éloigner de ce fond sonore, nous entrâmes dans notre salle. En fait, une grande classe de CP avec des petits bureaux bien rangés, un tableau et des craies pour écrire, un vrai bonheur et des baies vitrées donnant sur le jardin et donc mon ciel, car partout, j'ai décidé qu'il serait mien, même si j'accepte de le partager avec les 7 milliards d'humains qui peuplent la planète, les quelques astronautes, cosmonautes, qui le côtoie de plus près, et les milliards d'oiseaux, d'avions qui le sillonne.

L'installation fut un peu compliquée, il est vrai que la semaine précédente, il n'y avait pas eu d'atelier à cause des quatre jours de l'Ascension. Finalement, les choses se mettent en place, chacun s'assoie et l'on peut démarrer.

Ce sera pour peaufiner la réalisation de la couverture et la quatrième de couve et son "pitch" et pour les plus rapides la rédaction du chapitre 1 du LIVRE dont nous entamons une écrire possible.

Les choses ne s'arrangeaient pas, le ciel était de plus en plus menaçant, et l'obscurité faisait place à la lumière, l'oppression grandissait, je donnais le change mais intérieurement, bref ! jusqu'à ce qu'un déluge nous tombe sur la tête, enfin que la pluie se déverse dans une violence assez rare, et comme nous étions au RDC et donc cernées de fenêtres, l'effet était encore plus saisissant.

La terre était si sèche que déjà il se formait un effet miroir et que bientôt l'eau menaçait de rentrer dans la pièce (menaçait !) et c'est à ce moment précis ou imprécis qu'un coup de tonnerre retentissant, violent, surprenant nous saisit. Des cris, des hurlements s'élevèrent, suivis dans le plus grand désordre par des pleurs, des pleurs pour certaines que rien n'arrivait à calmer. Tout était sous contrôle mais bon...

Après avoir laissé la pluie cesser, le ciel s'éclaircir un peu et l'orage s'éloigner, je leur proposais d'écrire un texte sur la pluie, l'orage, leur peur ou pas car chacun a ses réactions personnelles ce qui fait que nous sommes des êtres uniques.

Voici le texte coloré, comme l'arc en ciel que nous souhaitions voir, de la souriante Sophia.

J'espère récupérer les autres textes, vendredi prochain lorsque le soleil sera revenu et la sérénité avec.

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